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Croissance économique marocaine en 2024 : stabilité et perspective optimiste

Dernière mise à jour : 25 sept.


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En 2024, le Maroc affiche une croissance économique estimée autour de 3,5%, un chiffre stable mais inférieur aux ambitions de croissance élevée observées avant la pandémie. Cette dynamique soulève plusieurs questions : cette croissance est-elle progressive, et comment se compare-t-elle à celle des autres pays, notamment sur le continent africain et par rapport à la France ? Cet article analyse les tendances économiques du Maroc en 2024, les facteurs qui influencent sa croissance, et les perspectives d’avenir pour l’économie du Royaume.


1. Comparaison avec d’autres pays africains et la France


Dans le contexte global, la croissance de 3,5% du Maroc en 2024 est supérieure à celle de plusieurs économies européennes comme la France, dont la croissance est projetée à environ 0,7%. Cela montre que, malgré les défis, le Maroc maintient une dynamique plus favorable que celle des économies développées, en particulier en Europe, où la croissance stagne en raison de la pression inflationniste et des incertitudes géopolitiques.

Sur le continent africain, le Maroc se distingue par une économie plus stable que celle de pays comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud. En effet, ces pays sont confrontés à des défis spécifiques : le Nigéria, par exemple, est fortement dépendant des cours du pétrole, tandis que l'Afrique du Sud est en proie à des problèmes structurels liés à l'énergie et au chômage. Par comparaison, la croissance du Maroc, bien que modérée, semble plus résiliente et moins exposée aux fluctuations des matières premières. Toutefois, elle reste en deçà de celle d'autres pays émergents d'Afrique subsaharienne comme la Côte d’Ivoire ou l'Éthiopie, où la croissance est attendue à 6% et 7% respectivement.


2. Analyse de la dynamique : progressive ou régressive ?


La dynamique de croissance au Maroc en 2024 peut être qualifiée de progressive, bien que modérée. Ce taux de croissance stable est un signe de résilience dans un contexte économique mondial difficile. Cependant, il est plus bas que les années précédentes, notamment les années post-Plan Maroc Vert où l'agriculture a fortement contribué à des taux plus élevés.

En termes de secteurs moteurs, le Maroc continue de s’appuyer sur des industries diversifiées telles que l’agriculture, les énergies renouvelables, et l’industrie manufacturière (notamment l’automobile). Ces secteurs, bien qu'en progression, ne parviennent pas toujours à compenser les effets des aléas climatiques et des tensions commerciales internationales, qui ont ralenti le rythme de croissance. La sécheresse persistante, en particulier, a impacté la production agricole, tandis que l’inflation, bien qu’en baisse, continue de freiner la consommation intérieure.


3. Les facteurs influençant la croissance économique du Maroc en 2024


Plusieurs éléments expliquent la dynamique de la croissance au Maroc en 2024 :


  • Les conditions climatiques : L’agriculture reste un secteur clé pour l’économie marocaine, mais elle est très dépendante des conditions climatiques. Les périodes de sécheresse qui ont marqué les dernières années ont limité les gains dans ce secteur, ralentissant ainsi la croissance globale du pays.

  • L'inflation mondiale : Bien que l'inflation ait ralenti en 2024, elle a précédemment affecté le pouvoir d'achat des ménages et freiné la consommation intérieure, qui est un moteur important de la croissance.

  • Les investissements étrangers : Le Maroc continue d’attirer des investissements directs étrangers, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’automobile. Le complexe solaire Noor à Ouarzazate reste un modèle dans le développement durable, tandis que le secteur automobile connaît une croissance régulière, avec une production en hausse pour les exportations vers l’Europe et l’Afrique.

  • Réformes économiques : Le gouvernement marocain a mis en place des réformes fiscales et administratives pour encourager l’investissement. Les zones franches, comme Casablanca Finance City, offrent des avantages fiscaux compétitifs, attirant des entreprises internationales qui cherchent à se développer en Afrique. Toutefois, ces réformes doivent être intensifiées pour générer un impact plus important sur la croissance.


4. Perspectives pour l’avenir


Si la croissance du Maroc en 2024 est modérée, les perspectives à moyen terme restent positives. Le pays pourrait bénéficier de son positionnement géographique stratégique, qui en fait une passerelle idéale pour les échanges entre l’Europe et l’Afrique. En outre, le Maroc investit dans des secteurs d’avenir tels que les énergies vertes, l’innovation technologique, et les services financiers, qui pourraient permettre d’accélérer la croissance dans les années à venir.

Cependant, pour maintenir et améliorer cette dynamique, le Maroc doit s’attaquer à certains défis persistants. Les disparités régionales en matière de développement économique restent un problème majeur, tout comme la dépendance excessive à l’agriculture. Des investissements accrus dans les infrastructures, l'éducation et la digitalisation seront nécessaires pour stimuler la productivité et améliorer la compétitivité du pays sur la scène internationale.


" La croissance économique s’est renforcée en 2023 grâce à la reprise de la demande intérieure et au dynamisme des exportations. Elle devrait augmenter progressivement pour atteindre environ 3,5 % à moyen terme, stimulée par une hausse des investissements. Le rebond de la demande intérieure devrait progressivement augmenter le déficit du compte courant de la balance des paiements, qui devrait s'approcher de 3 % du PIB, tandis que l’inflation devrait continuer de baisser au fur et à mesure que les pressions sur les prix des produits de base et des denrées alimentaires s’estomperont."

Roberto Cardareli, chef de mission FMI


Conclusion


En 2024, le Maroc affiche une croissance modérée mais résiliente de 3,5%, en phase avec ses ambitions de stabilité économique. Cette croissance est progressive, même si elle reste en dessous des performances des années passées et des grandes économies émergentes africaines comme la Côte d’Ivoire ou l’Éthiopie. Avec des réformes en cours et des secteurs clés tels que les énergies renouvelables et l’industrie manufacturière, le Maroc dispose de solides atouts pour stimuler sa croissance à long terme. Cependant, il reste des défis à relever, notamment liés à l’agriculture et aux inégalités régionales, pour garantir une croissance inclusive et durable.

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